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Ce projet tente de faire vivre ou revivre des places de village, des lieux de rencontre qui ont existé, qui existent ou qui n’existent pas encore. Après avoir photographié les habitants devant chez eux ou dans le bar du coin, je les invite sur la place à la tombé de la nuit.
Galinat (Dordogne – 24) – France
Installation vidéo – Photographies
2014
« Autrefois, il y avait 80 personnes à Galinat. Aujourd’hui,nous ne sommes plus qu’une dizaine. Nous nous retrouvions ici le soir. »
Yvonne m’a conduit de maison en maison. Devant chacune, j’ai pris une photo des personnes qui y habitent, seul ou en famille, ou par affinité. Puis je leur ai données rendez-vous sur la place du village le jour même à 18h30. Il y avait longtemps que la place du village n’avait pas connu ça.
Isserteaux (63) – France
Installation vidéo – Photographies
2015
Intervention en milieu rural Place du village d’Isserteaux (63) Auberge de Montjoux Arrivé la veille dans un gîte proche d’Isserteaux j’apprends que le seul commerce du village ferme le 31 décembre 2014. (Le 9 février 2015 Mr le maire m’annonce que l’auberge rouvre le 12 Février 2015, longue vie à l’auberge d’Isserteaux ! ) J’ai vécu les derniers moments de l’auberge avec les habitués : Krikri, Do, Comanchero… J’ai été servi par Jean-Pierre, le patron, qui m’a accueilli les bras ouverts. Pour ce dernier jour, il y a ceux qui sont venus, ceux qui ne sont pas venus et ceux qui étaient attendus…
« Ici il y a ceux qui vous serrent la main la journée et qui vous tirent dessus par-derrière »
À ces débuts l’auberge était ouverte toute la semaine, de 8h à 20h, c’était très long d’attendre le client. Puis Jean-Pierre et sa femme décident de fermer le dimanche après-midi et le lundi, et d’ouvrir de 8h30 à 19h30. J’ai pu prendre, entre deux Ricards, des photos devant le bar, derrière le bar, sur le bar… Le 1er janvier 2015, quand l’auberge de Montjoux fut fermée, j’y ai projeté ces images. Ce soir-là, mon seul spectateur, un garçon du village, m’a confié :
« Avant c’était Ginette qui tenait le bar, elle ouvrait tard le soir et la place du village était remplie de voitures.»
Maintenant Comanchero, Krikri et les Autres devront faire 10 kilomètres pour aller boire un coup, l’équipe de foot n’aura plus d’étagère pour exposer ses trophées, il n’y aura plus de journal le matin ni de bouteilles de gaz dans le village et les fumeurs devront s’arrêter de cloper.
Comme disait Jean-Pierre « la valeur des choses et des gens se jugent à leur absence »